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DAHMANHOUR, Egypte (Reuters) - La police a arrêté quelque 200 militants des Frères musulmans quelques heures avant la seconde phase des élections législatives de dimanche dans le delta du Nil, annonce un responsable de cette confrérie religieuse qui s'est imposée comme la première force d'opposition en Egypte. Des violences qui auraient coûté la vie à un électeur ont par ailleurs été signalées dans plusieurs bureaux de vote. Les autorités avaient fait preuve jusqu'ici d'une tolérance sans précédent à l'égard de ce mouvement officiellement interdit mais toléré dans les faits, qui a doublé sa représentation au Parlement. Les Frères ont ainsi remporté 34 des 164 sièges en jeu lors de la première phase des législatives, au début du mois. Parmi les militants interpellés samedi soir et dimanche matin figurent des représentants et des partisans de candidats des Frères musulmans, qui briguent 60 des 144 circonscriptions en jeu lors de la seconde phase, a indiqué à Reuters Essam el Erian, haut responsable du mouvement. "Il est clair qu'un revirement dans la neutralité des services de sécurité a commencé", a ajouté Mohamed Habib, numéro deux du mouvement, ajoutant que les Frères allaient remporter 20 sièges supplémentaires lors de cette seconde phase, qui concerne le delta du Nil, Port Saïd, Ismaïlia, Suez, Alexandrie, Kena et l'oasis de Fayoum, au sud-ouest du Caire. La Parti national démocrate (PND) au pouvoir s'est jusqu'ici imposé dans 68% des circonscriptions et l'opposition laïque n'a remporté qu'une poignée de siéges. UN MORT SIGNALÉ À ALEXANDRIE Les Frères musulmans souhaitent mettre la législation nationale en accord avec la loi islamique et prône l'ouverture politique dans un pays dirigé depuis 1981 par Hosni Moubarak. Les Etats-Unis, qui ont invité Le Caire à s'engager sur cette voie il y a quelques mois, se sont montrés discrets à l'approche du scrutin. Plus attentifs que jamais, en revanche, les organisations indépendantes qui veillent à son bon déroulement, ont fait état d'achats de voix, de manoeuvres d'intimidation et de bourrage des urnes lors de la première phase et de nombreuses agressions ont d'ores et déjà été signalées, dimanche. Un homme a ainsi été tuée par des inconnus venus menacer les électeurs à Alexandrie, a-t-on appris de source médicale et auprès de témoins. Des partisans du PND ont par ailleurs attaqué des sympathisants des Frères musulmans et d'un candidat indépendant à Kafr Choukr, dans le delta du Nil, rapporte les observateurs de l'ONG indépendante Saouasia. D'autres militants du PND, soutenus par 150 "voyous", ont pris le contrôle d'un bureau de vote de Choubra el Kheïma, dans la banlieue Nord du Caire, ajoute-t-elle. Enfin, Taouakol Massoud, candidat des Frères musulmans, indique que deux de ses représentants ont été agressés à Alexandrie et que des agitateurs armés de bâtons ont barré l'accès d'un bureau de vote à ses délégués.
